NikiNeuts
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Peindre l’émotion

 

Plutôt solitaire, voir légèrement introvertie, elle a trouvé son mode d’expression dans la peinture. c’est une observatrice. Tout son travail commence ainsi ; observer, esquisser avant de se lancer sur la toile. « quand le sujet, le mouvement, l’intensité tout y est, que mon esprit est prêt, je lance mon projet à l’encre sur la toile avec force, parfois colère et là je garde tout, même les accidents qui pour moi n’en sont pas » dits-elle.

Entre abstraction et figuration elle met en scène une réflexion sur notre inconscient.

Elle nous observe pour transcrire à sa manière nos émotions, nos travers et nos angoisses parfois. Elle déclare « Je ressens un mouvement, une attitude, et ma seule envie est de l’exprimer par le trait, la couleur et la matière. »

Nous, la société, et nos origines sont à la base de son travail, de ses recherches. « Être humain aujourd’hui, face à notre propre nature et notre mode de fonctionnement sociétal, est difficile. Beaucoup de nos envies de nos besoins sont refoulées ou minorées » « tout transparaît à travers nos gestes.

 

 

«C’est tout un mode de communication que je décode en regardant les autres », dit-elle.

 

Très inspirée par la danse, elle lui emprunte son langage du corps et sa vitalité. Ces personnages prennent la pause et pourtant l’on croirait à un mouvement arrêté. Un moment d’envol, des êtres qui se cherchent, en déséquilibre, un peu perdus, un peu ailleurs et même parfois faisant comme partie d’un autre monde, fragilisés.

Son trait est vif presque arachnéen. Comme un fil conducteur qui traverse la toile, se faufile et se heurte à la couleur et à la matière (enduit au couteau) pour prononcer encore davantage le geste dans la matière.

Ces traits, ses fils conducteurs sont présents dans toute son œuvre aussi bien picturale que numérique. Dans ses assemblages le fil est encore plus présent. La couture a beaucoup marqué son enfance, elle s’est également essayée au stylisme. Espiègle et indépendante, interceptant et accompagnant l’orchestration tumultueuse, colorée et acidulée des images, cette fantaisiste peint à l’émotion.

 

 

L’artiste dessine directement sur la toile à l’encre de chine

 

Les traits violents et symboliques de l’enfance avec sa fragilité sont sa violence. Qui se heurte aux traits noirs appuyés. Si elle se réfère souvent à la mythologie s’est que les histoires qu’elle raconte, dramatiques et extraordinaires sont finalement très modernes. L’amour, le pouvoir, les liens qui unissent les êtres ou les séparent…

La peintre donne ainsi naissance à un monde onirique et métaphorique, un univers peuplé de personnages hybrides aux visages extravagants. Des êtres délirants et sophistiqués, empruntant aux animaux, aux dieux, aux démons, leurs côtés primitifs, instinctifs, leurs symboliques.

Vous l’aurez compris ; l’encre, le fil, la couleur, la matière (empattement ou épaisseurs de tissu) font partie de ses outils et plus encore de son mode de communication. Tout contribue, tout constitue à sa façon d’exprimer la violence de ces instants d’êtres. Elle peint l’émotion brute et souvent brutale, sans concessions, voire avec excès.

 

 

 

MA N°26

Mai/Juin 2012

 

 

 

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